Le Pérou, de grands cadeaux mais aussi, de grandes exigences!

On ne part pas au Pérou comme on part pour d’autres pays!

Depuis plusieurs années que j’organise et guide des voyages dans ce pays, j’ai tellement rencontré de personnes qui sont arrivées là sans préparation et qui en ont payé le tribut! Trop malade pour faire, par exemple, le Machu Picchu, cloué au lit et perdre 2-3- jours de voyage, et pour quelques uns, l’interruption du voyage et le rapatriement!

Le corps physique demande une adaptation à l’altitude qui peut se faire plus ou moins facilement. Des facteurs cependant contribuent à une bonne adaptation: l’itinéraire bien sûr et une bonne préparation du corps physique.

Parlons itinéraire. La plupart des agences de voyage proposent de commencer le circuit avec Arequipa, ville à 100km de la côte, près de la frontière du Chili. Cette ville est à environ 2400 mètres au dessus du niveau de la mer ce qui semble bien puisqu’on entend partout que c’est à 3200m que les problèmes commencent. Et bien non, ce n’est pas à 3200m que l’adaptation commence mais bien avant. J’en tiens pour preuve un ami médecin à Cusco qui en a vu beaucoup!

Donc déjà des malaises peuvent se faire sentir à Arequipa pour certains. Quels seront ces malaises? Maux de tête, nausées, symptômes grippaux comme si on pensait commencer une grippe, douleurs musculaires…

Et comme la plupart des tours organisés se rendent ensuite au canyon de Colca  qui est à 3650m d’altitude, sans compter qu’il faut passer un col à presque 5000 mètres, pour certains c’est ici que ça se corse!

La prochaine étape de ses circuits, le lac Titicaca à 3800m d’altitude. Alors là, je ne suis pas surprise de croiser des bus nolisés de touristes où plusieurs sont vraiment souffrants!

Sans compter que beaucoup de tours offrent le Pérou en 12 jours! Vous imaginez le rythme car les distances sont longues entre les must à visiter!

Le Pérou se vit… et non pas se parcourt en ne faisant qu’effleurer les endroits…
Le Pérou se ressent… Et pour cela, on doit avoir le temps de se déposer sur les lieux.
Et seulement si vous faites cela, vous pourrez recevoir tous les cadeaux qu’il a à vous offrir!

Avec l’expérience de plusieurs changements d’itinéraire pour essayer de trouver la meilleure formule côté adaptation à l’altitude, voici ce que je propose dans mes voyages: au lieu de partir par Arequipa, nous allons par Cusco.
“Cusco?? me diront, certains, mais c’est à 3400m! Bien plus difficile pour s’adapter!” Mais voilà, nous ne restons à pas à Cusco puisque nous nous dirigeons tout de suite à notre arrivée vers Urubamba dans la vallée sacrée à 2845m. Une seule nuit là et nous prenons le train pour Machu Picchu qui est à 2040m.

En fait, nous passons environ 1 semaine dans la vallée sacrée, Machu picchu, Pisaq, etc… Donc une acclimatation douce à l’altitude,  avec des montées graduelles et progressives. Après c’est Cusco pendant quelques jours et puis le Lac Titicaca, et la côte en dernier. Voilà pour l’itinéraire.

La préparation du corps physique est l’autre élément essentiel pour une bonne adaptation. D’abord il est impératif d’avoir un bon système immunitaire car nous allons à la rencontre de toutes sortes de petits microbes, virus,etc… que notre corps ne connait pas. Et si nous attrapons quelque chose, l’énergie du corps est réquisitionnée pour contrer ça plutôt que de travailler à la production de globules rouges pour s’adapter à l’altitude. Un autre élément important est de s’assurer  que nous n’avons pas de carence en fer. Donc prise de probiotiques et de suppléments de Fer-magnésium.

Ensuite, la prise de granules homéopathiques de coca 10 jours avant le départ et pendant les premiers jours du voyage s’avère d’une grande aide. Une fois sur place, vous pourrez boire des tisanes de coca, mâcher la feuille ou même sucer des bonbons de coca. Je précise ici que la feuille de coca est médicinale et sacrée, qu’elle est utilisée depuis des millénaires pour l’acclimatation à l’altitude. Rien à voir avec la cocaïne qui, bien qu’un des ingrédients soit la feuille de coca, est composée de plein de produits chimiques. Donc, vous ne deviendrez pas “stone” à mâcher de la feuille de coca!

Une autre plante aide grandement pendant le voyage, c’est la muna ( se prononce mugna), que vous pouvez trouver sur place, nature à consommer en tisane, ou en huile essentielle.

Je préconise aussi d’apporter du Diamox (Acétazolamide) C’est un diurétique favorisant l’élimination urinaire des ions bicarbonates fabriqués en grande quantité par l’organisme lors du séjour en altitude et responsables du mal aigu des montagnes (MAM) et de ses complications. Ce médicament améliore incontestablement l’acclimatation, il peut être utile si les symptômes du soroche (mal d’altitude) sont trop intenses. Il y a cependant des restrictions selon votre santé.

Vous comprenez maintenant pourquoi on ne part pas au Pérou comme on part ailleurs!

Et comme je le mentionnais plus haut, ces Hautes Terres Sacrées des Andes ont tant à offrir. Vaut mieux retarder d’y aller et attendre de pouvoir y aller pour un séjour plus long.

D’une amoureuse inconditionnelle du Pérou,

Sarâ Julia